Au Maroc, grand pays de barrages, elle est considérée comme la principale cause de dégradation des sols avec des effets directs (« on site ») sur la capacité des sols à assurer ses fonctions de base comme la production agricole, et des effets indirects (« off-site ») en aval conduisant à un envasement rapide des barrages, à la turbidité des eaux destinées à l'alimentation en eau potable ou encore au transport de nutriments et polluants adsorbés sur les particules en suspension. L'érosion hydrique résulte des effets synergiques des conditions naturelles et des activités anthropiques. Les changements d'utilisation du sol et du climat attendus au cours du 21ème siècle sont de nature à accélérer le processus de dégradation et d'érosion des sols. Les projections des différents scénarios climatiques démontrent que le nord du Maroc, comme le reste du monde, va subir des changements dans les régimes de précipitations et de températures, avec une augmentation de la température de 2.3 à 2,9°C combinée à une diminution de 10 à 30% des pluies à l'horizon 2050. On s'attend également à des changements climatiques de nature à modifier la saisonnalité du régime pluviométrique, tout en augmentant, selon la saison et la région considérée, la fréquence et l'intensité des phénomènes hydrométéorologiques extrêmes comme les sécheresses et les inondations. Des changements d'utilisation des sols résulteront de ces changements climatiques, mais aussi d'autres forçages comme la forte croissance démographique constatée sur le pourtour méditerranéen. Il est donc urgent d'apporter des réponses en matière de stratégies d'adaptation/remédiation de la dégradation des ressources en sol et en eau en réponse à ces changements globaux.
Dans la continuité d'actions de recherches sur cette thématique menées de longue date, une équipe regroupant des chercheurs, enseignants-chercheurs et des techniciens de trois institutions marocaines (IAV Hassan II, ENFI, INRA) et d'une institution française (IRD-UMR LISAH) s'est constituée pour tenter de rechercher et proposer des stratégies permettant la préservation des ressources en sol et en eau. C'est dans ce contexte qu'est né le consortium JEAI Vecteurs ayant répondu à l'appel d'offres JEAI avec le projet scientifique pour la période 2013-2016 décrit ci-dessous.